The Alchemists
Une pandémie digitale aura, demain, des conséquences encore plus fortes qu’une pandémie sanitaire.
#17 - Un entretien de la bienveillance avec Thomas Jesson par Henri Lastenouse & Karine Lazimi Chouraqui de l'Académie The Alchemists
Henri Lastenouse : dans votre domaine de compétence et d’intervention, quels sont les mots devenus clés au fur et à mesure de l'ère Covid ?
« Remise en question » : A cause de la crise, beaucoup de PME et d’ETI ont dû s’interroger sur leur modèle économique, ce qu’elles n’avaient plus fait depuis longtemps !
« Data » : le Covid a accéléré une prise de conscience sur l’importance des données comme véritable actif de l’entreprise, mais encore largement sous exploité et sous valorisé.
Karine Lazimi Chouraqui : Parmi les players de votre écosystème, comment définir ceux qui seront les gagnants et les perdants de l’après Covid ? quelles sont justement vos clefs en matière de résilience ?
Les gagnants du Covid seront ceux qui auront accéléré leur transition digitale à tous niveaux de l’entreprise : nouveaux modèles d’affaires, personnalisation de la relation client, amélioration de l’UX, optimisation de la production …
...mais ceux qui dureront seront ceux qui auront mis en place un pilotage de leur donnée. Entre opportunités (nouveaux gisements de valeurs) et nouveaux risques (cyber, conformité, éthique), une stratégie équilibrée entre risques et opportunités pour être résilience et donc durer.
Enfin un rappel important. Mon écosystème, celui du numérique est un vecteur de créations de richesse incroyables, mais il crée également une société structurellement plus fragile. Il est certainement le « pangolin de demain ». En effet, l’interconnexion des systèmes d’informations et leur complexité accrue font qu’une pandémie digitale aura, demain des conséquences encore plus fortes que la pandémie sanitaire que nous connaissons actuellement.
Henri Lastenouse : Quels sont vos bienveillants conseils pour s'en sortir et collectivement entre Européens pour ne pas vivre le Covid comme une nouvelle étape de notre déclin relatif ?
C’est l’échange de données qui va vraiment faire accélérer la révolution digitale. Ces échanges ne seront fluides qu’entre entités partageant les mêmes valeurs économiques et surtout éthiques autour des data. Ces échanges nécessiteront un effet d’échelle qui impose non de travailler au niveau national, mais au niveau européen et international.
Pour ces deux raisons l’échange des données doit être réfléchit au niveau européen comme c’est actuellement le cas avec des projets comme le Data Governance Act, ou GayaX, qui visent à développer des standards communs au niveau européen pour faciliter le partage des data.
Equipe de publication : Henri Lastenouse et Karine Lazimi Chouraqui