Disruption… ou Bienveillance !
#3 - la bienveillance par Alain Staron, de l'Académie des Alchémistes
Le CES nous l’a encore rappelé cette année : l’innovation est un parcours semé d’embûches ! En témoignent, symboliquement, la taille et le nom des stands présents. D’un monde à l’autre, LG, Samsung ou TCL ont pris la place des RCA, Kodak et autres Nokia. Sony fait figure de revenant, qui refait surface à la faveur d’un… « concept car ». Car ce sont bien les véhicules qui sont aujourd’hui au pinacle de ce temple de l’innovation technologique grand public qu’est devenu le CES.
D’un côté, les constructeurs de « vraies voitures », dont l’incursion ici semble « s’étioler » dans trois directions. La motorisation électrique qui n’a plus grand-chose d’une innovation dans l’esprit des visiteurs. L’émotion pure, symbolisée par Mercedes et son concept car, conçu avec l’équipe du film « Avatar », mais qui reste loin de la technologie. Enfin, les voitures volantes…
De l’autre, la conduite autonome proprement dite, qui a trouvé son débouché ailleurs. Bienvenue aux navettes, robots taxis, et autres robots de livraison. Gérés par des opérateurs de flottes, ils transporteront des passagers, qui, se passant ainsi de leur voiture particulière, ne seront plus clients des constructeurs automobiles. C’est une disruption majeure qui se profile pour tout un secteur !
La disruption est au cœur de l’ADN du CES. C’est par elle que tant de colosses se sont découvert ainsi des pieds d’argile… Pour quelle raison ? Il faut la chercher au cœur même des processus interne d’innovation de ces géants florissants qui oublient, méprisent, ou manquent de discerner les innovations issues d’autres mondes qui leurs sont étrangers.
… Innovations qui, justement par leur positionnement décalé, peuvent apporter de nouvelles propositions de valeur sur leurs propres marchés.
… Innovations qui, en conséquence et malgré leur difficile compréhension initiale, mériteraient la meilleure bienveillance de la part des Nokia de notre temps !
Equipe de publication : Henri Lastenouse et Karine Lazimi Chouraqui