The Alchemists
Bienveillance philanthropique
#34 - La bienveillance par Antoine Vaccaro de l'Académie The Alchemists

L’épreuve que vivent nos sociétés depuis l’éclatement de la pandémie de la Covid-19 est sidérante parce qu’inimaginable pour notre monde convaincu d’avoir, sinon dominé, du moins domestiqué, « mère nature », parfois même à l’excès...
Le réveil est d’autant plus douloureux qu’il survient à un moment où de nombreux experts et scientifiques prophétisaient, grâce à l’Intelligence artificielle, des progrès médicaux si fulgurants, que l’espérance de vie du genre humain s’envisageait déjà au-delà de 200 ans !
...Orgueil et vanités à l’heure où la seconde vague semble bel et bien au rendez-vous. Mais paradoxalement aussi bienveillance ! Une large partie de nos citoyens, même sidérée, continuent de donner le meilleur d’elle-même en agissant avec une discipline et un altruisme remarquable.
Dès le 18 mars, s’annonçait, le gonflement d’une bulle de générosité qui, comme lors de chaque crise humanitaire, allait s’amplifier pour bénéficier à toutes les causes d’intérêt général. La collecte digitale a connu une hausse de 600 % par rapport à la même période de 2019 [1], toutes causes confondues. Des organisations, peu habituées au financement par le don, ont vu affluer des dons spontanés. L’Assistance publique hôpitaux de Paris (APHP) et de nombreuses autres hôpitaux publics et privés dans toute la France ont comptabilisés près de 100 millions d’€ de dons. Un record pour des acteurs assez éloignés des traditionnels élans philanthropiques. Bref, une croissance à deux chiffres de la collecte de dons pour le secteur d’intérêt général, comparée à une chute du PIB de 30 %, sur cette même période.
Et si face à l’alternative shakespearienne à laquelle nous soumet ce virus : « soit vous bougez alors je vous infecte et je tue vos vieillards, soit vous restez confinés, alors vous connaîtrez la pire récession économique », une forme simple de bienveillance avait saisi nos sociétés ?
Equipe de publication : Henri Lastenouse et Karine Lazimi Chouraqui